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Troisième et la plus extrême colonie agricole de l'ouest Mitidja, sur la rive droite de l’oued Meurad, le centre de Marengo se situe à une altitude d’environ 100 m ( 80 m au bas du village ), sur un plateau qui descend en pente douce vers la plaine (60 à 70 m). |
Son premier nom fut Meurad ( traduction: malade ), ce qui ne laissait pas bien augurer de l’état sanitaire. |
Ce nom fut abandonné pour celui de Marengo en hommage au Colonel Marengo. |
Le nom de Meurad fut donné plus tard à un nouveau village situé à 4,5 km au sud de Marengo. |
Sa création fut confiée au Capitaine du Génie Victor de Malglaive, homme très actif, énergique et tenace, " d’un caractère, il est vrai, un peu systématique, mais d'une intelligence et d'un courage qui ne faillit à aucun de ses devoirs " (Préfet Lacroix). Pris au jeu, il se fera colon lui-même et possèdera une belle propriété au sud de Marengo (plus tard propriété Despaux). Dans la chapelle qui s’y trouve est enterrée sa fille. |
Arrivé fin octobre 1848 sur les lieux, de Malglaive juge ainsi l'emplacement de la future colonie : " Sa position et la nature du pays qui l'environne semblent lui promettre un avenir plus considérable que celui des villages voisins ". |
Sur place se trouvent des détachements du génie et le 5ème bataillon de chasseurs à pied. De Malglaive prend l'initiative de déplacer le camp sur un plateau. Comme militaire, il fut mis symboliquement aux arrêts, comme colon, il fut félicité. |
Tout est à faire et les colons seront bientôt en route. Dans un pays hostile, où les communications sont lentes et difficiles, où les transports se font par bêtes de somme, il va falloir asseoir le village, établir le fossé et les défenses, défricher le périmètre, tracer les rues et les empierrer, délimiter 348 lots ruraux et plus de 1 500 lots de culture au milieu des broussailles, procéder aux travaux d’assainissement les plus urgents. |
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Les colons
quittèrent Paris le 19 novembre 1848 (voir
liste des convois). Comme ceux
d’El-Affroun, partis un
peu moins d’un mois avant eux, ils furent l'objet de manifestations de
sympathie qui les accompagnèrent tout au long de leur voyage par les
canaux (jusqu'à Châlons-sur-Marne) et le Rhône (jusqu'à Arles ). Les
discours promettaient " un pays au climat sain, aux plaines immenses et
fertiles, au sol vierge ; la fortune et le bonheur ". Bien qu’à
cette époque, le peuple s'accommodât d'une vie fruste, les conditions
matérielles du voyage étaient déplorables. Les colons et leur famille
voyageaient dans des bateaux plats non aménagés, avec leur mobilier, le
plus souvent réduit à des matelas et des paillasses et quelques hardes. On
entassait 600 personnes et plus dans des chalands de 30 m sur 6 m. La
promiscuité était totale : pas de cabines, pas de séparations. Pour se
changer les femmes faisaient tenir des draps par leurs compagnes. Le
voyage était très lent. Aux écluses, aux arrêts nocturnes, les hommes
descendaient à terre et buvaient : les pécules fondaient. En raison des
difficultés d'acheminement par terre, après une escale à Alger, les colons
furent dirigés sur
Cherchell. De là, cinq convois les amenèrent vers
Marengo. Le premier quitta Cherchell le 19 décembre 1848 à 8 heures, avec
bagages et bétail, par un temps magnifique et arriva le soir même à
Marengo. Les hommes allaient à pied, les femmes et les enfants sur des
prolonges. Performance méritoire, si l'on songe que le voyage avait lieu
par des pistes semées de fondrières, que les oueds étaient passés à gué,
que les prolonges n'avaient pas de ressorts, que le bétail devait suivre
et que le trajet représentait une trentaine de kilomètres. Ajoutez à cela
que les enfants étaient presque tous atteints d'affections intestinales
dues au régime alimentaire de ce mois de voyage. La nuit, les
arrivants, la tête encore pleine de promesses faites, tombèrent de haut.
Pas de trace de maisons.
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L'ASSISE DU VILLAGE |